Ça se passe dans un lotissement près d’une route départementale. C’est dans ce huis-clos là, toujours dans la nuit, toujours entre rêve et réalité que les deux personnages insomniaques s’observent en silence et attendent le retour de leur enfant, parti du jour au lendemain sans donner d’explications.
Nous voulons raconter la disparition à travers les yeux des parents, de raconter ce que cette absence laisse comme traces. Raconter l’absence sans jamais la nommer directement. La faire exister par des petits signes : un vêtement oublié, un appel téléphonique au milieu de la nuit. Raconter surtout l’histoire des deux personnages. Leur relation particulière, leur impossibilité de se parler, d’en parler, de comprendre. Interroger les rapports familiaux, parentaux et amoureux. Raconter ce drame en jouant avec les codes du thriller et du fantastique, pour instaurer une ambiance inquiétante et de déployer le motif de l’enquête : enquête des personnages qui tentent de comprendre ce qu’il s’est passé pour l’enfant, mais aussi ce qu’il s’est passé pour eux.
A travers la disparition de leur enfant, c’est leur propre disparition qui se joue là. Les deux personnages replongent dans leur passé. Ils sont à la fois ceux qui ont disparu et ceux qui cherchent celui qui n’est plus là. Ils sont à la fois enfants et adultes. Nous travaillons une langue sans ponctuation, alternant monologues intérieurs et dialogues, pour jouer avec différents niveaux de réalité et de temporalité. La parole surgit comme un fluide qui dégouline, se répand.
Synopsis du Soleil brille pourtant dehors, Marine Chartrain